• Volée de piafs : secourir les oiseaux a nécessité  23 000 €

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    Du mois de décembre jusqu'à fin février, la côte atlantique (et la Bretagne en particulier), a subi une série de tempêtes, qui a beaucoup fragilisé les oiseaux de mer. Les alcidés se sont retrouvés dans l'impossibilité de se nourrir. Les oiseaux ont également rencontré des nappes d'hydrocarbures, fruits, notamment, des dégazages qui sévissent à chaque tempête.

    Déjà affamés et épuisés, ils ont vu leur plumage perdre son étanchéité et se gorger d'eau. « Les courants ont ramené ces oiseaux vers les côtes mais beaucoup étaient morts avant de les atteindre », expliquent Marie Sillières et Didier Masci, du centre de sauvegarde de la faune sauvage. Ces oiseaux sont morts de faim, de froid, d'épuisement ou noyés.

    L'appel aux bénévoles

    Les alcidés sont des oiseaux de mer pélagiques, qui passent la majeure partie de leur vie à flotter sur l'eau. Ils plongent pour se nourrir et ne viennent à terre que pour se reproduire. « Le guillemot de troïl, le macareux moine et le pingouin torda sont les trois espèces d'alcidés présents au large de nos côtes. » À partir du 6 février, les accueils ont été très importants avec des pics de 52 oiseaux le 7 février, 46 le 15 février. « Beaucoup de volontaires ont répondu aux appels lancés sur notre page Facebook et celle de Sea Shepherd. » Des soins ont eu lieu de 7 h à 22 h.

    Plus de 800 oiseaux accueillis en février

    Durant cette période de crise, plus de 800 oiseaux ont été accueillis. 42 % de ces oiseaux étaient mazoutés. « Notre centre ne possédant pas encore les postes de lavages indispensables. Tous ceux qui ont retrouvé force et poids ont été transférés à la station LPO (ligue de protection des oiseaux) de l'Ile-Grande. »

    1 855 cadavres ont été comptabilisés, dont 1 780 alcidés. Les grandes victimes de ces tempêtes ont été les macareux, plus fragiles. Sur plus de 20 000 oiseaux victimes comptabilisés sur la côte atlantique en janvier et février, les deux tiers sont des macareux.

    Partenaires, bénévoles, dons, subventions...

    Le 10 février, Philippe Martin, alors ministre de l'Environnement visite le centre de sauvegarde, assiste aux soins et assure que la situation ne restera pas sans suite. « Maintenant député, son cabinet nous informe qu'une subvention exceptionnelle de 5 000 € vient de nous être accordée sur sa réserve parlementaire. »

    Cette situation brutale « n'était évidemment pas prévue dans notre budget. Il a fallu faire face en urgence à de nombreuses dépenses en matériel et nourriture pour l'accueil et les soins, pour le stockage des cadavres apportés par les communes, pour l'acheminement, etc. Le coût de ces échouages s'élève, pour notre association, à plus de 23 000 €. Seule une partie de ces dépenses (environ 42 %) sera remboursée plus tard par les fonds Polmar (pollution maritime). »

    42 personnes (permanentes, régulières ou occasionnelles) ont oeuvré pour ces oiseaux durant plus de 1 800 heures, dont les bénévoles de Volée de piafs, LPO et Sea Shepherd.






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