• Ouest France - 01 juin 2017

     

    Plœmeur. Les nids d'hirondelles interrompent le chantier

    Didier Masci, et la bénévole Anaïs Andromaque, de l’association Volée de piaf, devant le chantier interrompu à Lomener. | Ouest-France

    Un chantier de ravalement a été interrompu, hier à Lomener (Plœmeur), par l’association Volée de piaf. Une dizaine de nids d’hirondelles se sont installés sur la maison.

    " Bonjour bonjour les hirondelles, y’a de la joie ! ", chantait Trenet. À Lomener, hier, c’était plutôt de l’agacement. Roland Moreau, conducteur de travaux de l’entreprise plœmeuroise Bezier Décor, avait commencé, la veille, un chantier de ravalement de la façade d’un petit immeuble, rue Gilles-Gahinet. Les échafaudages étaient installés. Les murs avaient été lavés. Et l’association Volée de piaf est arrivée.

    " Des passants nous ont alertés de la présence d’hirondelles sur ce chantier, explique Didier Masci, le directeur de l’association protectrice des animaux. Il y a une dizaine de nids, dont certains avec des petits."

    Les hirondelles ont niché dans les creux du toit de l'immeuble de Lomener. | Didier Masci

    Or, depuis un arrêté de 2009 sur la protection des oiseaux, les hirondelles sont une espèce protégée et le seul dérangement de leur habitat est un délit passible de 15 000 € d’amende et d’un an de prison. " Nous avons donc prévenu la police municipale et l’Organisme nationale de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) pour faire interrompre le chantier ", annonce Didier Masci.

    Une loi méconnue

    Un coup dur pour les ouvriers : " J’avais vu ces nids. Nous les avons protégés avec des planches de bois lors du lavage. Mais je ne connais pas la législation, je pensais que ça suffisait ", explique Roland Moreau. " Peu d’artisans sont au courant, reconnaît Didier Masci. La loi est devenue très stricte depuis 2009. En cas de doute avant un chantier, je conseille de toujours nous appeler. "

    Le coût d’une telle interruption est estimé à plus d’un millier d’euros, sans compter les heures de travail : " Qui paye ? s’interroge Roland Moreau. Les propriétaires sont très inquiets. Nous verrons avec l’assurance. "

    L’ONCFS a constaté en arrivant sur place, qu’aucune hirondelle n’avait été tuée lors du lavage. Le conducteur de travaux échappera donc à l’amende.

    Hier après-midi, les ouvriers avaient déjà commencé à démonter l’échafaudage. Ils reviendront en septembre, " quand la période de nidification sera terminée ".

    En cas de doute, appeler l’association Volée de piaf au 06 08 98 42 36 ou l’ONCFS de Vannes au 02 97 47 02 83


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